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Perspectives La filière maïs pleine d’inquiétudes pour 2023

L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a tenu son assemblée générale lors du congrès du maïs à Pau, les 23 et 24 novembre 2022.

L’AGPM a accueilli le 24 novembre 2022 lors de son assemblée générale le ministre de l’Agriculture dans le cadre du congrès du maïs. Marc Fesneau a échangé sur quelques-uns des sujets chauds qui ont animé ces deux jours de congrès.

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Le congrès du maïs accueillait les 23 et 24 novembre 2022 à Pau (64) les assemblées générales de la section semence de l’AGPM (1), de la section maïs et sorgho de l’UFS (2), de la FNPSMS (3), des Irrigants de France et de l’AGPM.

Cette dernière a reçu le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, pour la dernière partie de son assemblée générale. Avec une production française de 2022 historiquement basse, la filière cherche de la visibilité pour 2023.

Energie et irrigation

Comment faire face à la flambée du prix de l’énergie, et plus largement des coûts de production ? C’est un des sujets brûlants, évoqué lors de plusieurs assemblées générales.

« Cette année, [j’avais] 360 €/ha d’électricité pure pour 3000 m3 d'eau. L’année prochaine, si nous ne faisons rien, ce sera 1800€/ha, donc je ne serai plus là », a témoigné un agriculteur multiplicateur. Les prix pourraient même être multipliés jusqu’à dix selon les contrats, a précisé Daniel Peyraube, président de l’AGPM.

« Monsieur le ministre, nous avons besoin d’un bouclier énergétique, nous avons besoin de réponses pour 2023 », a déclaré le président. Ce dernier a également rappelé l’importance d’une reprise des travaux du Varenne de l’eau avant de transmettre au ministre les demandes des Irrigants de France, présentées lors de leur assemblée générale :

Pleine d’espoirs, la salle de quelque 600 participants n’a pas obtenu de réponse du ministre sur le point du bouclier tarifaire. Il s’est toutefois exprimé sur le Varenne de l’eau et la question du stockage, assurant qu’il « [comptait] bien investir complètement le sujet ».

Phytos et NBT

Plusieurs producteurs ont manifesté leurs inquiétudes quant au retrait de matières actives risquant de les laisser dans l’impasse. Interrogé par Daniel Peyraube sur le renouvellement de certaines dérogations, le ministre a prévenu : « sans alternative il y aura des dérogations. Mais si vous êtes sur un régime dérogatoire, il faut avoir en tête que la molécule finira par être interdite ».

© Raphaëlle Borget (GFA) - Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau était l'invité de l'AGPM lors de son assemblée générale le 24 novembre 2022. De gauche à droite : Christiane Lambert, Daniel Peyraube et Marc Fesneau.

Marc Fesneau a également soutenu l’accès aux NBT mais a insisté : « ma position c’est oui. Mais la question ici, c’est de ne pas être seuls et d’avoir une majorité [au niveau européen]. Dès que je suis [avec mes homologues] je discute de ces sujets-là ».

Organisations de producteurs et semences

Après les résultats catastrophiques de la campagne 2022 et l’envolée du prix des grandes cultures, comment sécuriser les surfaces et les volumes de semences produites ? « Des euros », « du pognon », a répondu l’audience lors de l’assemblée générale de la section semence de l’AGPM. Car la question est légitime, à en croire les résultats d’une enquête (4) sur la perception de cette production par les multiplicateurs en 2022, présentés par Stéphane Desrieux, secrétaire générale de la section.

Deux tiers des répondants ont une perception dégradée à fortement dégradée vis-à-vis de cette culture. 23 % pensent diminuer leur production en 2023, et 9 % pensent à l’arrêter. « On n’a jamais connu des chiffres si forts », a commenté Stéphane Desrieux. Lors des précédentes enquêtes (dernière en 2020), ces deux dernières réponses couplées n’étaient citées que par quelque 10% des répondants.

Pour espérer maintenir le nombre de multiplicateurs, les intervenants à l’assemblée de la section semence de l’AGPM ont insisté sur plusieurs points, résumés par Benoît Laborde, son président :

Le président de la FNPS, Pierre Pagès, a annoncé en ce sens la mise en place d'un plan triennal (2022 à 2024)

(1)Association générale des producteurs de maïs

(2)Union française des semenciers

(3)Fédération nationale des producteurs de semences de maïs et de sorgho

(4)200 producteurs interrogés dans quatre régions. Par extrapolation, l’AGPM section maïs semence estime que ces résultats représentent 93 % des producteurs et 99 % des surfaces.

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